Drescher – Erntezeit
Créé en 2009, ce n’est qu’en 2014 que Drescher, tout nouveau sur la scène Folk Metal, sort son premier album : Erntezeit. Autant dire que la formation autrichienne est restée plutôt discrète depuis sa création, produisant même son opus via son propre label, Drescher Records. Reste maintenant à attendre si la popularité du groupe se développera après la sortie d’Erntezeit ou pas. Il ne reste qu’à nous de le découvrir via cette chronique : que valent donc ces 10 morceaux proposés par Drescher ? Méritent-ils une certaine reconnaissance ou sont-ils condamnés à rester invisibles aux yeux de la communauté Metal ?
La pochette de cet opus, certes sobre, présage au premier abord du bon ! On commence d’ores et déjà à sentir l’odeur du bois fraîchement coupé ainsi que les sous-bois tout juste trempés par la rosée du matin. Drescher est bien décidé à nous offrir une petite ballade en forêt, une petite bière à la main et notre piège à lapins dans l’autre, hurlant à pleins poumons les mélodies que nous ont concoctées le groupe. Et ça commence fort. Dès le premier titre, « First Blood », Drescher pose sa patte : des notes d’accordéon festives, des rythmiques rapides, une batterie survoltée et des vocaux graves mais quelque peu dansants. L’accordéon, seul instrument folklorique de la formation, remplit parfaitement sa part du boulot, accompagnant les guitares dans les différents riffs de la chanson, jusqu’à un refrain mélodique fort bien envoyé et qui donnerait envie à plus d’un de se lever et de scander les paroles avec le chanteur.
« Der Gscheitling » continue sur la lancée du premier morceau, nous abreuvant de mélodies festives où guitares et accordéon font bon ménage. Malgré un refrain plus quelconque, qui ne pourra s’empêcher de danser sur ces notes de bonne humeur ? Et c’est ainsi que Drescher a choisi de nous remercier d’écouter ses compositions : bouger dans la joie et la bonne humeur ! Ainsi, « Zeitung Von Morgen » vous verra trémousser sur ses airs entraînants alors que « Geheiligt Werde Dein Name » vous libèrera totalement pour un titre final explosif et à l’accordéon omniprésent.
L’accordéon est donc l’un des gros points forts de cet Erntezeit, utilisé par la formation dans chacun des 10 morceaux pour des parties de danse à n’en plus finir dans les bars et autres tavernes ! Cependant, les guitares jouent quasiment jeu égal avec les airs folkloriques, tranchantes et très souvent rentre-dedans. Ainsi, « Dresch Quetschn » se fera remarquer par des guitares lourdes et plus agressives que la plupart des autres compositions, tout comme « 5 Minuten Ruhm » et « Bled Grennt » aux couplets puissants et rapides. Les morceaux plus dansants verront à l’inverse les guitares s’adoucir comme sur « Der Gscheitling »,
« Geheiligt Werde Dein Name » ou encore « Danke Fia Nix ». La batterie sonne quant à elle propre, accompagnant parfaitement les autres instruments et satisfaisant les amateurs de double pédale sur certains passages comme « Dresch Quetschn » et « Der Gscheitling ».
Chantés intégralement en allemand par le chanteur guitariste Bernd Wograndl, les vocaux de ce Erntezeit sont du plus bel effet. Nous immisçant très facilement dans l’univers bucolique des autrichiens de par son aspect traditionnel en tant que langue maternelle des membres du groupe, l’allemand se marie parfaitement avec les compositions de Drescher et sonne toujours plus festif, hissant la puissance et les mélodies des titres.
Drescher remplit donc sa mission pour ce premier album. Festif, dansant, puissant et mettant définitivement son auditeur de bonne humeur, cet Erntezeit est un régal pour tout fan de Folk Metal et appréciant l’accordéon (oui, je parle à vous, la petite bande de fans de Korpiklaani ! ^^). Pour cette fois-ci, Drescher m’a assurément convaincu de boire un petit coup avec eux à la taverne du coin pour fêter cette première sortie !
Thrall