Ephyra - Journey
L’Italie. Terre de soleil à la gastronomie des plus attrayantes et à l’architecture des plus grandioses. Ca donnerait presque envie de partir en vacances… Et bien non ! Peu de repos en perspective grâce à Ephyra une récente formation de folk metal Italienne qui sort un album bien fournit 4 années après leur première démo, assez diversifiée malgré une durée un peu courte.
Mais alors de quoi est-ce que ça peut bien vouloir parler un groupe de folk metal Italien ? Des conquêtes romaines ? La triste histoire de Romulus et Rémus ? La souveraineté de la sauce au pesto ? Que nenni, ils chantent les clichés de l’héroïque fantasy dans toutes leurs splendeurs ! Et pour sûr, on est bien servit ! Après une intro qui nous promet de l’épicness à l’état pur, on embraye sur « To The Realm » un morceau retraçant l’après victoire d’une bataille contre une armée d’orcs, lesquels je suppose bien verts et bien stupides, et de toutes ses joies : de l’or et des joyaux, du vin et de la bière, des femmes nues, le Valhalla, encore des concubines, et la promesse de futurs batailles ! Un premier titre qui annonce la couleur bien comme il faut !
Heureusement ils savent aussi nous vendre de l’amour ! Quoique… « Laws Of The Elves », quatrième titre, nous conte l’histoire d’un amour impossible entre une elfe tombant amoureuse d’un roi humain, la gourde quoi, ne connait-elle pas les règles immuable des elfes ?! Pas de mélange ethnique ! S’en suit donc un massacre en règle des incorrigibles humains. Bref la joie !
Je vais maintenant tenter d’effacer le fan de Fantasy en moi au profit du fan de musique. Parce que oui, « Journey » est avant tout un support qui s’écoute avec les oreilles de ta tête. Alors ont-ils réussit à desservir leur univers avec une musique efficace ? Et bien, oui et non…
Bon déjà, rien à redire pour la partie metal. Une rythmique variée et bien travaillée, des riffs de guitare bien énergiques et agressifs pour accompagner les batailles et des mélodies lyriques à l’acoustique très envoutantes. Les chants sont aussi très bien employés avec une chanteuse à la voix claire, puissante et très solennelle, et un chanteur au growl agressif, mettant en valeur la brutalité des combats tout en restant relativement compréhensible. Je vous invite à écouter le titre « Flames Of Revenge » qui illustre parfaitement mes propos, et qui présente à mon gout le meilleur rendu des deux voix.
La partie Folk quant à elle est un peu plus à revoir, je m’explique. Comme je l’ai dit plus haut l’intro nous promet de l’épique, et je vous rassure cet album est épique, les mélodies sont immersives, parfois simples parfois complexes, mais toujours efficaces. Cependant le souci va venir du moyen employé pour faire ressentir l’épicness, le synthé. Je n’ai jamais été un grand fan de ce procédé, bien qu’il soit pratique. Pour avoir le son d’une flûte rien ne vaut une flûte, pour avoir le son d’un violon rien ne vaut un violon etc… Et c’est ce qui me dérange un peu sur cet album, tout l’instrumental traditionnel manque d’authenticité. Cette intro par exemple sonne un peu faux. Le fond est présent, les notes transmises par la mélodie font leurs offices, mais la forme n’y est pas. A la place (et en exagérant pas mal pour faire comprendre hein !) on aurait presque l’impression d’entendre tonton Michel après l’apéro qui joue un air de synthé a une réunion de famille suite au visionnage de Conan le Barbare. Oui c’est exagéré… beaucoup. Voilà, le seul regret du set.
Mais pour finir sur une note joyeuse, et pour démontrer que non le synthé n’est pas pour autant à virer, je tiens à partager mon coup de cœur de l’album, le titre « Cold Pain ». Une ballade vraiment magnifique ou se mêle chant claire féminin, growl mélancolique et surtout synthé évoquant un ocarina façon « Zelda Ocarina Of Time ». Non cette chanson est vraiment puissamment belle.
En bref, un très bon album qui ravira tout fan de Fantasy, tout fan de Folk metal et qui subjuguera d’emblée tout fan des deux !
Grymauch