Sylvatica - Evil Seed
Brutôôlité. C’est le maître mot que l’on retiendra à l’écoute du nouvel (et unique) album de Sylvatica. Unique oui, car si la formation danoise est une habituée des studios, Evil Seeds est leur premier album. Et quel album ! Sylvatica réussi un joli coup de force et livre un travail de bien meilleure qualité que ce qu’ils ont pu réaliser auparavant.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas le groupe, sachez qu’au cours de cet album (et dans la très grande majorité de la discographie), vous ne trouverez pas d’instruments folkloriques si chers à nos cœurs. Sylvatica se rapproche plus d’un Melodic/Death/Viking metal, construisant ses morceaux sur les modèles traditionnels des groupes de folk metal.
L’album s’ouvre d’ailleurs sur le duo gagnant intro épique / titre phare mais malheureusement dans ce cas précis, ce duo n’est pas si gagnant que ça. L’introduction Lost est très belle, mais Psychopatica ne convainc pas. Sans caractère ni charme, il est l’exemple du morceau passe-partout, bien qu’il annonce le ton général de l’album, et révèle la principale amélioration : La voix de Jardén. Forcée et fébrile sur Mosemanden, elle trouve désormais toute sa puissance et apporte beaucoup de caractère.
En revanche, la déception liée à Psychopatica est vite effacée par les deux morceaux suivants, Winds of Decay et The Ascension qui passent en force, à base de Blast Beats et de rythmes enragés ; avant de nous satelliser sur le titre éponyme sans même nous laisser souffler. Evil Seeds est un concentré de testostérone, de finesse, et de virtuosité. Le solo de guitare à 3’00 vaut à lui seul le détour ! Superbe.
Vient ensuite le morceau instrumental God of the Gallows, qui, parfaitement placé, permet de se remettre de ses émotions et marque une césure. Les trois titres suivants, Hate Quest, Lucifer, et Reanimated sont une démonstration de maîtrise et une affirmation du style Sylvatica. Les sons de guitare très hauts sont caractéristiques et appuyés par une batterie technique qui enchaîne de nombreuses alternances de rythmes. Les voix et cœurs sont ravageurs, et créent sur chaque titre un univers immersif.
The Sludge Soup, l’excellent 10ème titre de l’album est une surprise puisqu’il est une reprise de Slamsuppen, présent sur l’EP Mosemanden. Si jamais il vous vient l’envie d’observer la progression du groupe, n’hésitez pas à comparer ces deux morceaux !
Enfin, fidèle au reste de l’album, Sect of Sleep clôt sereinement l’aventure Evil Seeds.
Cet album est donc une véritable offrande qui constitue un pilier dans la discographie du groupe.
En bref, fort de cette excellente réalisation, cela m’étonnerait beaucoup que Sylvatica reste bien longtemps dans l’ombre de la scène folk metal !
Wunjo