Tanzwut – Eselsmesse
En sortant leur nouvel album en ce mois de juin 2014, les allemands de Tanzwut n’avaient qu’une seule envie : vous mettre à l’aise, une corne à boire dans votre main droite et un bon carré de viande dans votre main gauche, et vous donner l’envie de danser et de faire la fête. Car la fête, c’est assurément avec Tanzwut qu’il faudra la faire cet été ! Déjà fort de sept albums mêlant musique industrielle et folklore, la formation teutonne nous revient en 2014 avec une nouvelle offrande.
Mais celle-ci n’est pas n’importe laquelle. Cet Eselsmesse sera en effet complètement différent des précédents opus, offrant à l’auditeur un autre visage de Tanzwut : un visage 100 % folklorique, où danses, boissons et nourritures de toutes sortes se rencontreront avec joie et dans la bonne humeur. Le groupe rompt ainsi avec sa musique d’avant, ayant décidé cette fois-ci de mettre sur le devant de la scène leurs mélodies à base d’instruments folkloriques, habituellement remisées au second plan sur les œuvres précédentes. La guitare saturée, omniprésente jusque là dans la carrière de Tanzwut, ne sera donc pas de la partie, laissant le champ libre à toute la panoplie d’instruments folkloriques que maîtrise le groupe. Violons, flûtes et cornemuses se feront alors entendre tout au long de la galette, nous invitant à chaque note à accompagner les allemands dans leurs danses toutes plus folles les unes que les autres.
Après qu’une courte introduction nous est plongés en plein cœur de l’ambiance surchauffée des lieux de la fête, Tanzwut ne perd pas de temps pour nous lancer dans la foule survoltée avec « Asinum Chorum », où les cornemuses laissent exprimer leurs airs dansants, accompagnées par des percussions ne cessant de monter en rythme jusqu’à un final haletant. Magnifique. La première véritable composition de cet Eselsmesse nous a définitivement conquis. Le reste de la fête sera-t-il aussi magique ? Réponse : oui ! Les titres suivants, « Der Eselskönig » et « Saturnalia », où il faudra alors compter sur une accélération soudaine du tempo, nous feront suivre les rythmes endiablés des danseurs et autres cracheurs de feu pour des mélodies de très bonne qualité. Et la fête n’est pas près de se terminer : Tanzwut est lancé et ne vous lâchera plus, ses airs vous ayant d’ores et déjà ensorcelés.
« Unsere Nacht », l’un des meilleurs titres de l’album, vous envoûtera par ses chants et ses violons tandis que « Rhoslese » laissera la flûte débuter de la plus belle des manières avant l’arrivée des autres instruments pour une mélodie très agréable et qui ne pourra vous laisser de marbre. Mais après tout, quel morceau de cet album le pourrait ? « Gregis Pastor Tityrus », quant à lui, laissera la part belle au chanteur, les vocaux en allemand se mariant parfaitement bien au rythme et à la mélodie de la chanson. A noter que certains titres ne comportent aucune parole, permettant de se focaliser uniquement sur les notes jouées des cornemuses et des violons. Très bon choix pour ma part, le groupe souhaitant jusqu’au bout placer au cœur de l’album ses instruments folkloriques. Le chant, de très bonne facture, n’est alors là que pour accompagner les mélodies sans devenir envahissant. D’ailleurs, seuls six titres sur 13 sont chantés.
La fin de l’album sera identique aux morceaux précédents : toujours de la bonne mélodie, des airs toujours aussi inspirés… « Orientis Partibus » nous surprendra agréablement par un rythme régulier mais enchanteur, où les notes des cornemuses se chargeront de faire danser chaque partie de notre corps. Les « Hey Hey Hey » scandés par le chant en milieu de chanson termineront de nous rendre totalement hystérique. Après un « Briesel Occultum » énergique, cet Eselsmesse se conclura par l’une des compositions les plus calmes de l’album, où une mélodie planante viendra mettre doucement un terme à ces célébrations.
Tanzwut, en ayant totalement changé son fusil d’épaule par un album 100 % folklorique, aura fait le bon pari. Les musiques sont inspirées, très agréables, dansantes. L’album met clairement en avant le travail des mélodies des instruments folkloriques, le chant n’étant présent que sur quelques titres. Une petite galette idéale à faire passer au sein d’une soirée entre potes, si ces mêmes potes sont bien entendu aptes à ripailler, boire, danser et hurler en même temps ! On reprochera néanmoins dans cet album quelques mélodies parfois semblables et redondantes sur plusieurs titres. Mais cet air de déjà-vu se profilant quelquefois entre les morceaux se fait très facilement pardonner, cet Eselsmesse ne devant être pris que pour un album censé foutre une putain d’ambiance durant son écoute, et rien de plus !
Thrall